Dans un contexte où l’alimentation durable devient une préoccupation essentielle, de nombreuses enseignes de grande distribution affichent de grands engagements. Cependant, une étude menée par l’association Réseau Action Climat révèle que les pratiques réelles de ces marques ne tiennent pas toujours leurs promesses. Cet article examine les décalages entre les discours et les actions des supermarchés, tout en se concentrant sur les enseignes qui peinent à répondre à leurs objectifs environnementaux.
Des promesses non tenues
Les grandes surfaces s’engagent souvent pour le climat en communiquant sur leurs bonnes intentions, mais elles ne s’alignent pas sur des pratiques réellement durables. L’étude de Réseau Action Climat souligne que, malgré des avancées en matière de transparence, les résultats restent insuffisants. Par exemple, bien que les supermarchés affirment vouloir réduire leur empreinte carbone, les rayons continuent à privilégier la viande et les produits carnés au détriment d’alternatives plus saines et végétales.
Ce déséquilibre est particulièrement préoccupant lorsque l’on considère que l’alimentation représente un quart des émissions de gaz à effet de serre. La majorité des achats alimentaires s’effectuent en grande surface, ce qui implique une responsabilité accrue des enseignes. Les catalogues de promotions montrent encore une sous-représentation des aliments végétaux de qualité, alors que des engagements concrets sur la réduction des émissions sont plus que nécessaires.
Le classements des enseignes
Le classement effectué par Réseau Action Climat révèle des résultats disparates parmi les enseignes de supermarchés. Carrefour, par exemple, se distingue en obtenant un score de 12,5/20, grâce à ses efforts pour encourager une décarbonation au sein de sa chaîne d’approvisionnement. Cependant, des acteurs tels qu’Aldi se retrouvent à la traîne avec une note alarmante de 2/20, n’ayant pris aucun engagement tangible sur la production des aliments vendus.
Ce constat illustre les lacunes de certaines marques qui restent loin des standards requis pour une alimentation durable. Par exemple, E.Leclerc affiche un score de 4,5/20 et Intermarché se situe à 8/20. Les objectifs affichés par ces enseignes, tels qu’une réduction de 50 % des émissions d’ici 2035 pour E.Leclerc, n’ont pas encore été traduits dans des actions significatives.
Vers un changement nécessaire
La nécessité d’une transformation au sein des pratiques commerciales des supermarchés est mise en avant par le Réseau Action Climat. Les enseignes doivent non seulement communiquer sur leurs engagements, mais également les appliquer de manière concrète pour influer sur l’alimentation durable. Le manque de protéines végétales dans les promotions est l’un des nombreux exemples de cette inadéquation.
Les objectifs de la Stratégie Nationale pour l’Alimentation, la Nutrition et le Climat (SNANC) élaborée par le gouvernement devraient inclure l’interdiction de la publicité pour les produits trop gras, sucrés et salés, en particulier lorsque cette communication s’adresse aux enfants. Cela pourrait encourager les marques à réfléchir sérieusement à un véritable modèle économique axé sur la durabilité.
La responsabilité collective
Les consommateurs jouent également un rôle clé dans la transition vers une alimentation plus durable. De plus en plus de Français se tournent vers des options alimentaires respectueuses de l’environnement, ce qui pousse les marques à répondre à cette demande croissante. En encourageant les alternatives végétales et en privilégiant les produits locaux, ils peuvent faire une différence significative.
Les initiatives locales, comme celles de jardiniers qui nourrissent des familles en difficulté avec des récoltes excédentaires, montrent qu’une approche collective et durable est possible. Les supermarchés doivent susciter l’engagement de leurs clients à travers des choix sains et respectueux de l’environnement, en se basant sur des pratiques que des acteurs comme ceux mentionnés ci-dessus mettent déjà en œuvre.