Le chantier de l’EPR de Flamanville continue de rencontrer des difficultés, avec un nouveau report de la mise en service du réacteur. EDF a annoncé que les essais de couplage au réseau sont désormais planifiés pour la mi-août en raison d’une anomalie détectée sur une soupape de sûreté. Cette situation s’ajoute à une série de retards déjà accumulés depuis le début des travaux en 2007. Cet article explore les raisons de ce nouveau retard et les implications pour la relance de la filière nucléaire en France.
Un incident technique prolongé
Le 2 juillet 2025, EDF a officiellement déclaré un décalage de six semaines pour le redémarrage de l’EPR de Flamanville, qui était initialement prévu pour début juillet. Le problème est apparu lors des essais à 60% de puissance, où une fuite a été repérée sur une soupape de sûreté située sur le pressuriseur du circuit primaire. Ce composant est essentiel pour réguler la pression du circuit et assurer la sécurité du réacteur.
Bien que cette anomalie n’entraîne pas de risques radiologiques, elle empêche la poursuite des essais nécessaires à la montée en puissance. Une intervention technique est désormais inévitable pour réparer le composant défectueux avant tout nouvel essai.
Impacts sur le calendrier de mise en service
Ce retard dans le redémarrage a une incidence directe sur le calendrier de mise en service de l’EPR. Alors que le couplage au réseau était prévu pour le 2 juillet, la nouvelle date fixée au 13 août 2025 impose une reprogrammation des activités de test. Cette situation cumule les retards pour un projet qui avait déjà été reporté à plusieurs reprises depuis son lancement.
L’EPR de Flamanville, d’une puissance de 1 650 MW, est considéré comme un jalon clé pour la relance de la production nucléaire en France. Sa construction a déjà dépassé les douze ans avec un coût qui pourrait varier entre 13 et 19 milliards d’euros, soulignant les défis à relever pour mener à bien ce projet phare.
Suivi par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN)
L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) est activement impliquée dans la surveillance des essais du réacteur. Elle a validé la décision d’interrompre la montée en puissance en raison de la fuite détectée. L’ASN s’assure que toutes les interventions techniques soient réalisées conformément aux normes de sûreté en vigueur, garantissant ainsi la sécurité tout au long du processus de redémarrage.
Une fois les réparations effectuées, le réacteur devra reprendre les tests de montée en puissance, un processus qui est crucial avant de pouvoir procéder au couplage. Tout cela s’inscrit dans un cadre réglementaire strict, visant à protéger à la fois le personnel et l’environnement.
Enjeux pour l’avenir de l’énergie nucléaire en France
Le respect des délais et la qualité des travaux effectués sur l’EPR de Flamanville sont essentiels. La question du succès de ce projet aura des répercussions non seulement pour EDF, mais également pour l’ensemble de la filière nucléaire en France. Le pays, qui ambitionne de maintenir une part importante de l’énergie nucléaire dans son mix énergétique, ne peut se permettre d’autres retards significatifs.
Le projet de Flamanville est en effet un indicateur des capacités de la France à moderniser ses infrastructures et à renouveler son parc nucléaire. Les défis auxquels il est confronté, qu’ils soient techniques ou financiers, doivent être surmontés si le pays souhaite continuer à répondre à ses besoins énergétiques dans un contexte mondial en mutation.
