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L’ANSM met en garde contre une pénurie prolongée de quétiapine jusqu’à la rentrée

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Le 5 août 2025, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a émis une alerte concernant la quétiapine, un psychotrope essentiel, face à une pénurie alarmante qui promet de se prolonger jusqu’à la rentrée. Cette situation, déjà complexe, résulte de retards de production impactant significativement la disponibilité de ce médicament utilisé dans le traitement de plusieurs pathologies psychiatriques.

Une pénurie critique à l’approche de la rentrée

Actuellement, la quétiapine, souvent commercialisée sous la marque Xeroquel, est en phase de rupture de stock sur le marché français. Initialement considérée comme un psychotrope de référence pour le traitement de la schizophrénie et des troubles bipolaires, sa disponibilité a été réduite à néant en raison de complications dans la chaîne de production. L’intervention de l’ANSM est donc cruciale pour informer les professionnels de santé et les patients de cette situation préoccupante.

La pénurie a débuté en septembre 2024 mais a atteint des niveaux critiques à l’été 2025. La défaillance de production par le laboratoire Viatris, qui intervient pour compenser les difficultés rencontrées par le site grec Pharmathen, exacerbe la crise. Il convient de noter que ce dernier est responsable de plus de 60 % de la fabrication de la quétiapine en Europe. Il est donc évident que la situation actuelle n’est pas sans conséquences pour les patients ayant besoin de cette molécule.

Les mesures prises par l’ANSM pour gérer la crise

Face à l’épuisement progressif des stocks de quétiapine, l’ANSM a adopté une série de mesures d’urgence pour tenter de limiter l’impact de cette pénurie. Parmi celles-ci, la distribution à l’unité de la quétiapine LP 50 mg est devenue obligatoire en pharmacie depuis février 2025. Cette étape vise à prévenir une évaporation trop rapide des boîtes disponibles, dans l’optique de garantir l’accès au médicament pour les patients les plus vulnérables.

En outre, l’ANSM a suspendu les initiations de traitement à base de quétiapine, à l’exception des cas très spécifiques, tels que les patients souffrant d’épisodes dépressifs majeurs dans le cadre de troubles bipolaires. Ce durcissement des réglementations témoigne de l’importance accordée par l’agence à un usage rationnel de ce médicament dans un contexte d’approvisionnement dégradé.

Les conséquences sur les patients et les alternatives thérapeutiques

Cette crise de disponibilité de la quétiapine ne manquera pas d’avoir des répercussions sur la prise en charge des patients ayant besoin de ce médicament. La suspension des initiations de traitement laisse les médecins prescripteurs dans une situation délicate, car peu d’alternatives thérapeutiques existent. Les professionnels de santé sont ainsi appelés à se tourner vers une liste d’options thérapeutiques recommandée par l’ANSM.

Cependant, il est important de souligner que malgré la disponibilité d’autres traitements, aucun n’égale parfaitement l’efficacité de la quétiapine dans le cadre de certains troubles psychiatriques. Ce qui accentue les préoccupations des médecins et des patients, d’autant plus que le bien-être mental est un aspect fondamental de la santé qui ne peut être négligé.

Une problématique systémique plus large

La question de la pénurie de quétiapine s’inscrit dans un contexte plus large de tensions récurrentes sur le marché des psychotropes. Ces derniers souffrent depuis plusieurs années de ruptures d’approvisionnement fréquentes, révélant un système de production fragile et des dépendances industrielles préoccupantes. L’ANSM, dans un point de situation récent, a détaillé que la situation s’était détériorée dans les domaines psychiatriques, augmentant la pression sur les patients.

Malgré les efforts du gouvernement pour sécuriser les approvisionnements en psychotropes depuis 2024, les résultats restent mitigés. Les prescriptions de traitements en psychiatrie doivent donc évoluer en fonction de la disponibilité des médicaments, ce qui met en exergue la nécessité d’une réflexion approfondie sur la chaîne d’approvisionnement pharmaceutique au niveau européen.

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