La mer Caspienne, un des plus grands lacs d’eau salée au monde, subit un assèchement rapide avec des conséquences alarmantes pour l’environnement et l’économie locale. La diminution du niveau des eaux affecte directement les espèces menacées telles que les esturgeons et le phoque de la Caspienne, tout en compliquant les opérations dans les ports de la région, notamment à Bakou, en Azerbaïdjan.
Un niveau des eaux en baisse : causes et conséquences
Le niveau de la mer Caspienne baisse à un rythme sans précédent, atteignant des dizaines de centimètres par an. Cette situation alarmante est liée à divers facteurs, dont le changement climatique et l’impact des barrages construits sur la Volga, qui représentent près de 80% des entrées d’eau dans cette mer intérieure. En l’espace de cinq ans, le niveau de la mer a chuté de près de 1 mètre, provoquant une érosion côtière et isolant de nombreuses zones humides.
Cette altération des écosystèmes a des répercussions directes sur la biodiversité locale. Les habitats de reproduction des espèces en danger, comme le phoque de la Caspienne et les esturgeons, connaissent déjà des tensions, tandis que la fragmentation des habitats complique la chaîne alimentaire et modifie les cycles reproductifs. La diversité biologique de la région est donc menacée, entraînant une possible extinction d’espèces endémiques.
Impact sur les infrastructures portuaires
L’assèchement de la mer Caspienne a un impact significatif sur les infrastructures portuaires, notamment le port de Bakou. Les autorités portuaires constatent une diminution des volumes de pétrole et de gaz transportés. Par exemple, au premier semestre de 2025, le port a enregistré des expéditions de 810 000 tonnes, en baisse par rapport aux 880 000 tonnes un an plus tôt.
Cette situation entraîne des coûts supplémentaires dus à la nécessité de réaliser des dragages fréquents pour garantir la navigabilité des ports. Les opérations de dragage deviennent non seulement coûteuses mais également complexes, allongeant les délais de livraison et augmentant les coûts de transport. Les entreprises locales doivent alors s’adapter à une nouvelle réalité, augmentant leurs frais d’exploitation.
Les mesures d’urgence et les défis de la gouvernance
Face à ces crises environnementales et économiques, l’Azerbaïdjan a initié des mesures d’urgence pour faire face à l’assèchement de la mer Caspienne. Des travaux de dragage et de recalibrage des chenaux sont mis en œuvre pour maintenir les accès aux ports. Cependant, ces solutions à court terme doivent être accompagnées d’une stratégie de long terme pour gérer les ressources en eau de manière durable.
La collaboration entre les pays riverains est également essentielle pour mettre en place une réponse coordonnée. Un groupe de travail conjoint entre l’Azerbaïdjan et la Russie a été formé afin d’élaborer un programme d’action collectivement pour la mer Caspienne. Toutefois, son efficacité dépendra de la volonté de partager des données, de respecter un calendrier précis et de mettre en place un financement commun.
Appel à l’action : protéger la mer Caspienne
La préservation de la mer Caspienne nécessite une sensibilisation accrue des décideurs et du public. Une gestion proactive des ressources, incluant la restauration des zones humides et la limitation des prises d’espèces en danger, doit être intégrée dans les politiques environnementales. Il est crucial que l’ensemble des pays riverains collaborent pour limiter l’assèchement et protéger la biodiversité.
Alors que l’urgence de la situation se fait sentir, chaque acteur a un rôle à jouer pour éviter que la mer Caspienne ne se transforme en un souvenir du passé. Afin de garantir un avenir durable pour cette mer, il est essentiel de prendre des mesures concrètes dès aujourd’hui.