À partir d’octobre 2025, l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) introduira une phase pilote de deux ans pour tester des notices numériques. Cette initiative vise à améliorer l’accès à l’information pour les patients, les professionnels de santé et les industriels, en offrant la possibilité d’accéder aux notices des médicaments via un QR code. Ce changement offre un éclairage sur le futur de la communication médicale, marquant un véritable tournant technologique.
Le lancement de la phase pilote
La phase pilote des notices numériques débutera le 1er octobre 2025 et s’étendra sur une période de deux ans. Cette initiative concerne un panel de médicaments variés, incluant environ 170 spécialités disponibles en ville et plus de 400 à l’hôpital. Parmi les médicaments choisis se trouvent des molécules largement prescrites, telles que le paracétamol et les statines.
Ce choix de spécialités n’est pas anodin, car il vise à englober à la fois des traitements courants pris en charge par les pharmaciens en ville et des médicaments hospitaliers spécifiques. Chaque boîte de médicament comportera un QR code renvoyant vers la Base de données publique des médicaments (BDPM), hébergée et sécurisée par l’ANSM.
Amélioration de l’accessibilité et contenu enrichi
Les notices numériques seront régulièrement mises à jour, ce qui répond à la problématique récurrente des notices papier parfois obsolètes. Pour garantir que les patients comprennent pleinement les informations fournies, des contenus enrichis seront intégrés aux notices. Cela inclut des vidéos pédagogiques sur l’usage de certains médicaments et des fiches synthétiques affichant les indications, les prix et les taux de remboursement.
Cette approche visant à enrichir le contenu a été saluée par l’ANSM dans ses communications. Par ailleurs, un glossaire et un onglet dédié aux bonnes pratiques d’utilisation seront ajoutés, permettant ainsi une meilleure compréhension pour les patients. Ce passage vers le numérique répond également à des attentes écologiques en limitant l’utilisation du papier.
Un soutien pour une transition en douceur
La question de l’accessibilité numérique demeure un enjeu crucial dans cette initiative. L’ANSM reconnaît qu’il existe une fracture numérique parmi les patients, ce qui nécessite la conservation d’une version papier pendant la durée de l’expérimentation. Cette double présentation garantit que tous les patients peuvent accéder aux informations médicales essentielles, indépendamment de leurs compétences numériques.
De plus, la mise en place d’un comité de suivi impliquant des industriels, des associations de patients et des professionnels de santé sera primordiale. Ce comité aura pour mission d’analyser les retours d’expérience sur les notices numériques afin de proposer d’éventuels ajustements. L’objectif de l’ANSM est de moderniser l’information médicale tout en renforçant la confiance des patients envers le système de santé.
Une évaluation rigoureuse de l’initiative
L’ANSM prévoit une évaluation méthodique de l’impact des notices numériques sur la compréhension et l’usage par les patients. Un questionnaire de satisfaction sera proposé sur la BDPM, permettant ainsi d’avoir un retour précis sur l’efficacité de ce dispositif. En outre, deux grandes enquêtes auprès d’un panel de 1 500 personnes seront menées à mi-parcours et à la fin de l’expérimentation, permettant d’observer les évolutions en termes de satisfaction et d’utilisation.
La première enquête interviendra en 2026, suivie d’une seconde en octobre 2027, au terme de la phase pilote. Cette évaluation vise à garantir que la transition vers une notice numérique n’affaiblit pas la confiance des patients ni leur capacité à comprendre leurs traitements médicaux.
Vers un avenir numérique en santé
L’initiative de l’ANSM marque un pas significatif vers un avenir numérique dans le secteur de la santé, intégrant des dispositifs modernes qui améliorent l’accès à l’information. Il est essentiel que les patients et les professionnels de santé s’adaptent à cette nouvelle méthode de communication, pour en tirer pleinement parti. Le défi reste de trouver un équilibre entre innovation technologique et besoins d’accessibilité pour tous.
En fin de compte, cette avancée ne se résume pas qu’à un simple changement de format, mais représente également une opportunité d’éduquer et d’informer efficacement les patients. En mettant l’accent sur l’accessibilité et l’enrichissement des contenus, l’ANSM cherche à établir un modèle d’information médicale plus dynamique et réactif aux besoins des utilisateurs.
