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Turkménistan : la célèbre Porte de l’Enfer pourrait enfin connaître l’extinction après 54 ans de flammes

La Porte de l’Enfer, un cratère incandescent situé au Turkménistan, pourrait enfin voir un terme à son incroyable feu de plus de cinquante ans. Autrefois symbole de puissance touristique, le cratère devient aujourd’hui un objet d’intervention technique et écologique. Sous une pression internationale croissante et des engagements climatiques, le pays vise à réduire les émissions de méthane qui s’échappent de ce site emblématique. Cet article présente un aperçu du contexte historique, les raisons de ce changement et les implications sur l’avenir du site.

Un cratère flamboyant : histoire et origine

La Porte de l’Enfer s’est ouverte pour la première fois le 2 juillet 1971, résultat d’un accident lors d’une opération de forage pour extraire du gaz naturel. Les géologues soviétiques, en recherchant du gaz dans la région de Darvaza, ont causé un effondrement du sol, laissant place à un cratère de plus de 70 mètres de diamètre. Pour éviter les intoxications au méthane, les ingénieurs ont pris la décision radicale de mettre le cratère en feu, pensant qu’il s’éteindrait en quelques jours. Cependant, les flammes continuent de danser plus d’un demi-siècle plus tard.

Le méthane s’est avéré être l’élément clé qui rend l’extinction de ce cratère si difficile. Situé au-dessus d’une poche de gaz naturel, le cratère reçoit un approvisionnement continu de ce gaz, ce qui le rend inextinguible sans une intervention significative. Pendant des décennies, le turkmène a semblé ignorer cette réalité en laissant le cratère flamboyer, un choix qui a contribué à sa notoriété.

Pressions climatiques et engagement du gouvernement

Le changement de mentalité est survenu en 2024, alors que le Turkménistan commence à ressentir une pression accrue en matière d’engagement climatique. Avec un monde de plus en plus conscient des effets néfastes du changement climatique, le pays a pris des mesures pour réduire ses émissions de méthane. Initialement réticent à tout engagement, le Turkménistan a finalement décidé d’initier une série de forages techniques pour capter le gaz plutôt que de le brûler.

Dans cette optique, la société nationale Turkmengaz a lancé des travaux considérables. En avril 2025, près de 600 000 mètres cubes de méthane étaient extraits chaque jour grâce à de nouveaux puits de forage. Ce développement constitue une avancée significative vers l’extinction du cratère. Les interventions de Turkmengaz ont été poursuivies, et des preuves d’une réduction de la zone de combustion ont été officiellement communiquées.

Observations satellites et résultats concrets

Des analyses menées par des satellites, comme ceux du programme MARS en partenariat avec l’ONU, fournissent une image claire des émissions de méthane sur le site. Ces satellites révèlent qu’entre novembre et décembre 2024, aucune émission n’a été détectée dans les zones opérées par Turkmengaz, démontrant l’efficacité des mesures adoptées.

Le 6 juin 2025, la directrice de Turkmengaz, Irina Lurieva, a confirmé que les efforts avaient porté leurs fruits. La quantité de feu active a été réduite d’un tiers, indiquant une direction encourageante vers la maîtrise de ce phénomène. Toutefois, ces efforts ne sont pas uniquement techniques ; ils incarnent également un changement politique majeur pour le pays, visant à renforcer son image sur le plan international.

Vers une nouvelle ère pour le Turkménistan

La lutte pour éteindre la Porte de l’Enfer symbolise une transformation au sein du Turkménistan, qui se cherche une meilleure réputation en tant qu’acteur responsable face aux enjeux climatiques. Cela contraste fortement avec l’image révolue du pays, qui semblait détaché des préoccupations écologiques mondiales. En se tournant vers la durabilité et la préservation de l’environnement, le Turkménistan ouvre la voie à de possibles partenariats internationaux bénéfiques.

Réussir à éteindre ce cratère emblématique pourrait également inspirer d’autres régions à prendre des mesures similaires pour réduire leur empreinte carbone. Cependant, la route reste semée d’embûches, et la vigilance internationale sera essentielle pour s’assurer que les engagements pris seront bien suivis et réalisés dans les années à venir.

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